1001 dessins

 

"Père, dit-elle au vizir effondré, je veux être mariée au roi Shâhriyâr; soit je réussirai à sauver mon peuple, soit je mourrai..." *

 

 

Une transformation silencieuse.

 

 Ma réflexion artistique s’articule essentiellement autour de la problèmatique du temps et du désir, un temps qui s’écoule inéxorablement et qui fait subir aux individus et aux choses une “transformation silencieuse”.**

 

Faire un dessin par jour, pendant 1001 jours, tout comme Shéhérazade raconte une histoire par nuit au roi Shahriyar pour échapper à la mort et sauver son peuple, tel est le processus que je me suis fixé avec le même support (papier) et le même outil (stylo bille pilot).

 

Pourquoi et dans quel but?

 

Pour éprouver le plaisir de me perdre et la joie de me retrouver, un simple point, ne pas savoir où l’on va et retrouver son chemin, c’est déjà se transformer au fil du parcours, indissociable du temps. Nous ne sommes plus les mêmes, et pourtant nous sommes toujours là, semblables à nous mêmes.

 

 C’est la trace de cette “transformation silencieuse”, où la continuité, la répétition, et la rupture se cotoient, que je souhaite révéler à travers mes dessins.

 

Shéhérazade a réussi un pari fou: humaniser le désir du roi Shahriyar, le transformer de l’intérieur, sans qu’il s’en appercoive. Peut-être qu’in finé, cette série de dessins  aura le pouvoir de me transformer et d’éprouver ma propre humanité. Qui sait?

 

 

**L’expression ”transformation silencieuse” est empruntée à François Jullien. “Les transformations silencieuses” Grasset, 2009.

 

 

Cette série de 1001 dessins (26,5x25 cm) a débuté le 31 juillet 2009 et s’est achevée le 27 avril 2012.

 

 

 

cliquez sur les images pour lancer les diaporamas de chaque carnet

 

* Jamel Eddine Bencheikh et André Miquel, Les mille et une nuits (Tome I), Gallimard, 2000, p. 27.