Le téléphone sonne. C'est Bernadette.
Dans un appartement près de gare de l'Est, je m'étais installée un petit coin peinture près du téléphone, et à chaque fois que je téléphonais à un proche, je commençais une peinture. Chaque gouache correspond donc à une conversation téléphonique avec une personne précise.
Je suis assise sur la chaise en osier, près de la grande table du salon, le combiné dans la main gauche, le pinceau dans la main droite, mon carnet à dessin ouvert devant moi.
Je n'ai absolument aucun souvenir de ce que nous nous disons ce jour-là. Je sais simplement que c'est le point de départ de mon voyage. Après tout, lorsque le train démarre, on ne connaît pas forcément son voisin, celui ou celle installé tout près de nous, côté fenêtre.
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1999, 37x30, gouache, pastel gras, crayon sur papier